0913 - Raid sélection SAS 12 (opfor)
Fraîchement recruté au
sein du Groupe Seine, Matt nous raconte ici sa première expérience d'OP
Milsim
Dans les Balkans, à proximité de la
frontière, un ancien corps de ferme en pleine montagne est utilisé pour la
formation et l’entrainement de groupes paramilitaires russo-serbes. Quatre
Ex-Spestnaz Russes doivent y rejoindre une unité serbe pour
une importante réunion …
Vendredi 18h, départ
en région parisienne, les berghaus sont chargés, pour l'occasion, mes coéquipiers m'ont dépanné en matos couchage dont je n'étais pas encore équipé et on embarque en voiture direction plein sud.
2h du matin, arrivée à proximité de la frontière. Après
avoir garé le véhicule à l'endroit convenu, nous nous regroupons dans les talus alentour pour que notre chef d'équipe (Leader1) puisse contacter nos camarades Serbes. Peu de temps après, on voit les
phares d’un véhicule qui se rapproche. La jonction avec notre contact est faite,
nous suivons le véhicule jusqu’à la frontière où nous passons un premier checkpoint sans encombre.
Nos amis serbes sont fébriles, des mouvements suspects
auraient été signalés à proximité de la frontière.
Le convoi stoppe et les hommes se déploient, des patrouilles se mettent rapidement en place le long de la ligne de démarcation.
Après une demi heure de marche, nous rejoignons un mirador
tenu par des sentinelles qui nous disent avoir vu des lumières en haut de la
ligne de crête.
Nous nous déployons en ligne avec une section serbe afin de
quadriller la zone toutes lampes dehors. Le paysage composé de nombreux bosquets impénétrables ne rend pas l'exercice aisé et nous ne trouvons rien à signaler.
A notre retour, l'officier serbe (leader 2) nous demande d'établir un checkpoint à une patte d’oie stratégique sur la route frontalière.
Une fois sur place, la PKM est mise en batterie avec un champs de tir dégagé idéal, le reste de l'équipe se dispose pour couvrir les différents axes. Au bout d’une demi heure, des bruits de pas sur la route se font entendre, je me tapis dans l’ombre. Deux hommes se rapprochent, la mitrailleuse de Blame les tient dans sa ligne mire, ils se rapprochent de plus en plus, je les arrête a distance de sécurité en les éclairant avec une torche puissante. Il s’agit
de deux hommes du dispositif de Leader 2, venus nous transmettre ses ordres.
Ils nous relèvent au checkpoint pendant que nous partons pour une
nouvelle patrouille.
On repart dans la montagne le long de la zone de démarcation. Il est
4h du matin, la fatigue commence à se faire sentir. Nous tenons tant bien que
mal la formation au milieu des buissons et des épineux, je me trouve sur l'aile gauche
avec Moody, lorsque soudain la nuit nous fait perdre le contact visuel avec Blame et
Atlas, moment de stress, explications …
Nous apprendrons plus tard par Leader 2 que ses hommes ont cru apercevoir depuis leur Mirador
deux hommes traverser la route frontière à quelques mètres devant nous …
Retour aux véhicules, on roule jusqu’à la ferme qui sera le
camp de base. Après un briefing de Leader 2 sur les actions du lendemain, on
choisit un coin un peu à couvert sous un arbre. On déplie une de nos bâches sur laquelle nous nous serrons dans nos duvets, AK à portée de
main. On peut enfin fermer les yeux, il est 5h15. Je ne m’endormirais qu’une
heure plus tard malgré la longue journée de travail et les sept heures de route, je ne suis pas encore habitué aux nuits à la belle étoile.
7h30, réveil. Leader 2 souhaite que nous nous déployions le
long de la montagne d’en face pour contrôler le secteur.
De retour au camp nous en profitons pour prendre un vrai petit dej' chaud et mieux faire connaissance avec nos camarades.
L’ambiance est plus relâchée, aucune activité n'a été signalée depuis la veille au soir.
Les serbes en profitent pour commencer à sécuriser le dispositif en vue de l'importante réunion de ce soir. Une mg42 est mise en batterie sur son support DCA pendant que le TP effectue des tirs de réglage avec son svd.
Vers 11h, c’est la panique, des reflets ont été observés sur
la colline en face de la ferme. Les unités de Leader 1 et 2 se déploient
immédiatement dans la plaine et nous commençons à gravir la pente en ratissant la zone.
En début d'après midi, la tension est légèrement retombée et nous mettons en place une série d'exercice dans la plaine.
Vers 16h, nouvelle alerte, nos amis serbes ont capturé
un soldat américain. Il fini par parler: une réunion va
avoir lieu au point Hôtel, un village abandonné à 3/4 d’heure de notre camp.
Nous partons immédiatement vers Hotel. Après une bonne marche sous le soleil et un gros dénivelé, on arrive en
vue du village abandonné. Nous sécurisons celui-ci et inspectons les
maisons avec précaution.
Un P.O improvisé est installé en lisière à proximité du village. J’observe le village aux jumelles pendant que Blame prend des notes. La pkm reste a portée de main, prête a faire feu.
Nous restons une heure ou deux dans notre trou, difficile
de rester totalement alerte avec le manque de sommeil, lorsque soudain, on
aperçoit les hommes de Leader 2 à l’extrémité du village. Ils sont passés par
l’autre route et ont rencontré des hostiles.
Tendus, ils veulent que nous
retournions immédiatement au camp pour en renforcer la défense.
Nous arrivons au camp, heureusement toujours calme. Nous
nous disposons immédiatement autour des armes lourdes, il est 20H et la nuit
commence à tomber. Les communications radios avec Leader 2 sont très
angoissantes, il évoque des mouvements
de troupes … Avec l'arrivée de l'obscurité, je n’ai quasiment plus aucune vision sur la montagne d'en face à travers la lunette du SVD …
Soudain, au moment même ou le soleil disparait derrière les
montagnes, une lourde déflagration se fait entendre, les rescapés encore sous le choc ont a peine le temps de réaliser que résonnent grenades et rafales de fusils d’assaut, l’attaque
arrive de tout les côtés, nous sommes rapidement submergés et tombons sous le
nombre.
Il est 21h, les forces de l'OTAN viennent d’attaquer le camp et de
le détruire avec succès.
FINEX: nous apprenons qu'un binôme d'observateurs avait été largués
vers 17h à proximité de la frontière qu'ils franchirent vers 3h du matin.
Après une courte nuit, ils ont relevé un binôme d'observateurs ayant établis un P.O à proximité de notre camp et ont
observés tout nos mouvements à partir de 9h. Ayant observé la capture du prisonnier, ils ont contacté le QG qui a décidé de précipiter l'intervention. Les renseignements recueillis ont permis de fournir les informations nécessaires aux équipes d'assaut ainsi que de désigner une cible pour l'appui
aérien.
Leur mission fut un succès, même si ils nous avouèrent avoir eu très chaud,
échappant de peu à plusieurs patrouilles.
Cette OP a été très
intéressante pour moi, jusque là habitué aux parties et OP d’Airsoft, le changement a été radical.
Ici, le confort se réduit à l'essentiel, tout le matériel du week-end devait tenir dans les sacs à dos tout en permettant une autonomie sur le terrain.
J’ai été impressionné
par la solidarité entre les joueurs. Et leur sérieux: lors des patrouilles, tu sais que tu peux compter
sur le mec devant et celui de derrière pour te protéger tout comme ils comptent sur toi.
Les missions sont
sans communes mesures avec les objectifs qui ne sont de toute façon jamais
écoutées lors des briefings Airsoft. Ici, chacun est concentré, regarde la
carte et note les points d’intérêts, la topo est primordiale, une certaine discipline aussi.
En résumé, je pense
que même si les deux loisirs semblent proche car les répliques et une partie des équipements sont les mêmes, ils sont au final totalement différents. Avec le Milsim, j'ai trouvé ce que je recherchais au niveau immersion, laissant le coté "pur gunfight" aux parties d'airsoft
MATT.